LE CHAT (suite)
UN VRAI CHEF D’ORCHESTRE
Art lyrique et symphonies, représentations, ballets et comédies musicales: depuis des lustres, le chat donne le la et brûle les planches. Moritz von Schwind (1804-1871), peintre viennois, interprète avec humour cette « Symphonie des chats »dont le final est marqué par la fuite des animaux!
Vingt ans de représentations interrompues sur la scène londonienne, une tournée mondiale tonitruante. . . Dès la première note, le 11 mai 1981, la comédie musicale Cats amadoue toutes les oreilles. Dans un fantasque tourbillon inspiré des poèmes du Guide du vieil opossum pour une connaissance pratique des chats de T.S. Eliot et composé par Andrew Lloyd Weber, minets et matous chantent l'amour, dansent la vie, miaulent la mort. Création inédite? Non. La maîtrise, la souplesse et la grâce des mouvements félins ont toujours excité l'imagination des chorégraphes. En témoigne La chatte, le fameux ballet signé Diaghilev, dès 1927. Auparavant, l'animal a inspiré de nombreux jeux de pattes et pas de danse, dont les biens nommés « pas de chat » et autres entrechats. Les vocalises des ténors et sopranos des gouttières étonnent. Le félin dispose d'une soixantaine de sons différents! Ainsi, nombre de maestros se sont entichés de notre diva, avec, à la clé, des festivals de miaous. Du baroque au contemporain en passant par le néoclassicisme, de Marc-Antoine Charpentier à Satie en passant par Mozart, Ravelou Farina, une pléiade d'artistes a mis le chat et son chant en musique. Tantôt rythme endiablé avec La valse du chat de Chopin, tantôt douce sérénade avec les Berceuses du chat de Stravinsky, tantôt harmonie de clarinettes avec le « Mia-ou » de Gabriel Fauré dans Dolly. Une note d'humour aussi avec Duo bouffe de chats, faussement attribué à Rossini et œuvre de Berthold. Ce morceau de bravoure pour les cantatrices déploie les facettes du miaulement !!
Avec le jazz, le chat-orchestre renouvelle encore son répertoire : concerts chaloupés, miaulements de la voix et de l'instrument. . .
LE BON TEMPO
Dans un classique du genre, Kitten on the Keys, Zey Confrey imite un chat gambadant sur les touches d'un piano; étonnant récital, qui n'est pas sans rappeler la genèse de la fugue du chat, au XVIIIe siècle, où Domenico Scarlatti avait couché sur le papier les balades de sa chatte Pulcinella sur le clavier.
Favori des musiciens et des chorégraphes, l'animal a même inspiré, en 1868 la plus insolite des partitions, la « Katzensymphonie » de Moritz von Schwind, avec, en goguette sur les portées, des minets à la place des notes ! Du chat au chant, il n'y a qu'une lettre. Le rideau n'est pas près de tomber. !!
Partitions musicales chants et danses
"la Katzensymphonie" Moritz von Schwind