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LE BLOG DE FANFG
1 octobre 2008

LE CHAT dans l'Histoire (suite)

Divinité en Egypte

Mais, les initiateurs de ces rites agraires sont sans conteste les Egyptiens, les premiers de la planète à avoir domestiquer le chat, il y a 4000 ans. Les fermiers de la vallée du Nil n’oublient jamais de mettre des jattes de lait à disposition de leurs chouchous, grands champions de la défense des greniers à blé. D'abord estimé pour son utilité et son agilité, le chat a vite conquis ses lettres de noblesse, jusqu'à trôner aux côtés des pharaons, jusqu'à être sacré demi-dieu. A Bubastis, au nord est du Caire, des milliers de pèlerins affluent chaque année les bras chargés d'offrandes destinées à la patronne des accoucheuses et des médecins, déesse de l’amour et de la fécondité au visage félin : BASTET !!

Une vénération qui ne s'étiole qu'au quatrième siècle de l'ère chrétienne... Aussi, des décennies durant, les Egyptiens ont traité leurs compagnons à quatre pattes comme des membres de leur famille. Qui de les parfumer, qui de les couvrir de bijoux, qui de les coucher dans des lits somptueux. A la mort de l'un d'entre eux, les maîtres éplorés affichent leur deuil en se rasant les sourcils. La précieuse dépouille est alors embaumée avec de l'huile, du cèdre et des aromates, déposée dans un sarcophage en bois, ensevelie dans une nécropole. Ainsi perché en majesté sur la barque des morts, le chat rejoint, paisible, l'autre rive. . .

Il est vrai que, depuis son escapade à bord de l'arche de Noé, l'animal a le pied marin. Et, de son antique berceau égyptien, il fait rapidement voile pour conquérir le monde entier. Des marchands phéniciens organisent une contrebande féline et l'exportent d'abord en Grèce, où le poète Esope chante sa beauté, puis en Cornouailles, où il se commerce contre de l'étain. Les soldats des légions romaines, impressionnés par la fascination fervente des Egyptiens, en font leur acolyte favori. Mais lors de leurs campagnes de conquête de l'Europe, ils l'embarquent dans une drôle de galère pour l'Ancien Continent.

Maudit au Moyen Âge

Num_riser0004 Sévices barbares durant les feux de la St.Jean

Num_riser0005 Enluminure moyenâgeuse attestant le rôle du chat durant l'épidémie de peste en Europe

Num_riser0006 le chat est utile dans la maison

Num_riser0007 gravure d'imagerie populaire où l'on voit un guérisseur et son chat noir"

Exit la glorieuse épopée féline. L’idole vivante qui atterrit en Occident tombe de son piédestal. La méfiance accueille cette exotique bestiole. Son caractère secret, ses moeurs anarchiques, ses sorties nocturnes inquiètent. Son regard d'agate, intense et phosphorescent, apeure. Le chat passe pour un voleur d'oiseaux et doit se contenter de traquer la vermine. Sa mauvaise réputation lui colle à la peau, et se répand comme une traînée de poudre.

Au Moyen Age, plus dure encore est la chute. Voilà qu’on utilise sa fourrure pour protéger du froid, son corps pour fabriquer des onguents. Certains même de le manger. Après le mépris, la persécution. L’Eglise lance l'anathème contre le chat, ce miroir des vices humains: ruse, rixe, hypocrisie, gourmandise, paresse, il incarne tous les pêchés capitaux. En France, dès le Xe siècle, pendant le carême, la populace chasse le malin en jetant par milliers des minets au bûcher. Un calvaire: brasier, mais aussi noyade, crucifixion. Aucune torture ne lui est épargnée. Le procès du chat ne fait que commencer.

Au XIIe siècle, les religieux le proclament avatar du diable. Nul doute, c'est Satan qui se métamorphose en cette boule de poils qui sent le soufre et lance des étincelles! Dans tous les esprits, le félin à la robe charbon, doté de pouvoirs occultes, apparaît dès lors comme le complice des sorciers et des hérétiques. Pire, pour vampiriser ou dévorer les enfants et les ensorceleuses se transforment en chats dès le crépuscule ! En 1233, le pape Grégoire IX confirme même officiellement ce lien obscur entre matou et sorcellerie.

Sous l'Inquisition, l'Eglise encourage ainsi les sacrifices des chats et de leurs maîtres, lors de fêtes populaires. Investi de pouvoirs surnaturels, le petit fauve se retrouve au carrefour de toutes les superstitions. Les dents du chat noir? Venimeuses. Ses poils? Mortels. Sa chair ? Empoisonnée. Et que dire de sa queue, ce véritable « cheveu du diable» ? Les Bretons en coupent le bout pour l'empêcher d'aller au sabbat. La crédulité s'acharne sur les chats, même au-delà de leur mort. Pour appâter la fortune, les Français ensevelissent les cadavres des félins dans les murs et les fondations de leurs maisons. .. En créature maléfique, le chat bien failli être décimé, le chat noir surtout. Mais à la fin du Moyen-Âge, de grandes épidémies de peste noire, propagée par les rats, ravagent l'Europe. Peu rancunier, le félin vient à la rescousse de l'homme, son pire ennemi, fait barrage à ce fléau et retrouve peu  à peu sa place au grenier. Même si l'Eglise le poursuit de ses foudres jusqu’au XVIIIe siècle, la Renaissance annonce la fin des heures sombres. Les autorités, et surtout le roi, mettent fin aux persécutions mais les superstitions seront longues à s'éteindre, surtout dans les campagnes.. Enfin, conciliant, le gentil félin accepte de devenir animal de compagnie et de faire ami-ami avec l’homme !!

A suivre....

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Commentaires
C
Au moyen-âge les chats noirs ne rigolaient pas..... <br /> Heureusement que les notres vivent maintenant<br /> Bisous. K
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