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LE BLOG DE FANFG
7 janvier 2015

UN GRAND ARTISTE PEINTRE STYLOGRAPHE!!!!!!! DOMINIQUE BOUCHER

UN AMI DONT JE N'AVAIS PLUS DE NOUVELLES MAIS QUI EST TOUJOURS TALENTUEUX ET PRESENT AUSSI SUR FB!!

Peindre est une autre manière d'écrire les envers de petites histoires. Peindre, c'est mentir résolument. Mentir avec sincérité. Avec innocence. Dire ou suggérer comme avérés des instants d'une vie qui ne l'est pas, vraie, ni encore ni tout à fait, une vie sur le point de basculer sur le possible.

Peindre figuratif, c'est peindre au figuré. Ne dire que les contours d'une pensée pour que l'œil offre à l'esprit de se perdre en conjecture. Ce qui est donné à voir est peut-être de moindre importance que ce qui ne figure pas sur la toile. Il ne s'agit pas de visible ou d'invisible, mais d'apparence versant vers une vraisemblance. Car il est impossible de croire qu'il n'y ait pas autre chose au-delà, sous les pourtours monocordes de la vie.
Si le peintre s'entête à nourrir des chimères picturales, c'est qu'il y est contraint, presque malgré lui, sous peine de s'enliser dans une langueur indicible. Il n'a d'autre choix que d'exprimer sur la toile l’irrationnel qui lui coule de l'âme à la main, de la main au pinceau, qui n'a de sens que pour lui. Entendons par « sens » : raison d'être.

Pour oser défier le sens de la vie, le peintre se condamne à peindre la toile… Sisyphe roulant éternellement sa pierre. Le peintre dans l’ouvrage cherche à atteindre ce qu'il sait ou suppose devoir atteindre : la tranquillité de l’esprit. Hélas troublé, toujours, par l'inaccomplissement de sa quête, sentiment plus profond après chaque composition. Une quiétude peu probable : peindre est un long effort, rythmé par le doute et l’ampleur de la tâche…

Le peintre regarde alors le tableau achevé posé sur le chevalet tel un bouton acnéique sur le nez de l’adolescent, et il comprend qu'il doit reprendre de la toile vierge, tenter à nouveau de faire naître l'image, non pas celle qui le hante mais celle qui n'aura pas à être suivi d'une autre, parce que coïncidant avec…

… Avec quelque chose, d'ailleurs, dont le peintre n'a pas tout à fait la conscience, mais qui le stimule dans son effort, et le paralyse tout autant. Plus que de l’image idéale, le peintre est sans doute à la recherche perpétuelle de sa respiration, de son âme.

La condition du peintre est tragique, parce qu’il est conscient que sa tâche est sans fin. C'est de cette clairvoyance, sans doute absurde dans l'esprit du profane, que le peintre a décidé de son destin :
re-donner sans cesse vie à la toile vierge qu'il doit, aveugle aux désirs et aux principes de ce monde, sourd à ses propres inclinations, violenter.

Le mot n'est pas de trop. Car simplement colorer la toile, pour uniquement et agréablement passer le temps, n'est pas méprisable, mais absurde. Le peintre n'est pas complice de la toile, il se confronte à elle. Il ne tente pas de se désennuyer, il espère la faire enrager. Elle lui résiste. Il s'obstine. Lutte farouche, de laquelle ne sortira ni vainqueur ni vaincu, mais des alliés de circonstance…

Absurde, parce que ni le peintre ni la toile ne peuvent se contenter d'un palliatif à l'ennui. Absurde puisque créer ne relève pas du loisir mais du travail. On n’ensemence pas la terre par simple besoin de passer le temps, or dans la perspective d'une récolte dont se nourrir, corps et âme. Une récolte qui ne lèvera qu'à la condition d'attentions et de sueur préalables.

L'ensemencement comporte en son germe une ambiguïté dans les méandres de laquelle s'empêtre le peintre. Peindre pour vivre, ou vivre pour peindre ? D'une réponse l'autre souffre la récolte. Ou souffre plus encore le peintre, s'imaginant redevable devant le monde entier d'une munificence sans écart. Quelle voix écouter ? Se nourrir de ses croûtes, ou crever sous le joug de ses prétentions ?

Il n'est pas certain que question et réponse soient aussi rectilignes que les droits chemins de l'honnêteté et de la vertu.

Après tout, seules et peut-être la sincérité de l'intention puis celle du geste valent aux yeux du peintre pour se sentir repu et se sortir de ses doutes.

Ensuite ? Une seule chose à faire : poser son regard en soi, quête d’une nouvelle inspiration, tandis qu’au public jeter en pâture son dernier ouvrage…

Dominique Boucher
Artiste peintre
45, rue Victor Hugo 31800 Saint Gaudens
06 89 85 33 99 – labcdart@orange.fr

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