ELIZABETH ELEANOR SIDDAL
Elizabeth Eleanor Siddal née Siddall dite "Lizzie" (1829 -- 1862) modèle peinte et dessinée par les artistes préraphaélites, mais aussi elle-même poétesse et artiste-peintre anglaise. D'une beauté sensuelle, dotée d'une chevelure flamboyante, mais de constitution délicate, à la fois intense et dépressive, elle fut le modèle de John Everett Millais et de Dante Gabriel Rossetti dont elle hanta les toiles pendant dix ans. Christina, la sœur de Rossetti écrivit ce sonnet en 1856 : « Un visage ressort de toutes ses toiles » « Une figure identique est assise, marche ou se penche » « Il se repaît des traits de son visage jour et nuit » « Non telle qu'elle est, mais telle qu'elle remplit ses rêves ».
Leur relation a été intense, mais il ne l'épousera qu'en 1860. Il n'était guère fidèle ce qui accentua la mélancolie de Lizzie. L'année suivante, elle donnera naissance à une petite fille morte-née. De santé fragile et dépressive post-partum, elle décèdera en 1862 d'une surdose de laudanum alors qu'elle attendait un autre enfant. Nul ne sait s'il s'est agi d'un accident ou d'un suicide. Rossetti, culpabilisé par ses infidélités plaça l'unique manuscrit de ses poèmes dans le cercueil à côté de la chevelure luxuriante de Lizzie. Mais sept ans plus tard il fera exhumer le corps d'Elizabeth afin de récupérer ses poèmes en vue de les publier. La légende veut qu'elle soit restée en très bon état de conservation et que ses magnifiques cheveux roux aient continué à pousser. La peinture d'Elizabeth : des aquarelles d'inspiration romantique et médiévale et des dessins et croquis que Rossetti, plein de remard, s'occupa à réunir et à photographier afin qu'ils ne se perdent pas. Il n'eut pas la santé nécessaire (abus d'alcool et de laudanum) pour mener à bien la promotion de l'art de Lizzie. Le nom d'Elizabeth Eleanor Siddal devint synonyme de Muse tragique alors qu'elle avait été aussi une artiste-peintre de grand talent.
Musique : Mendelssohn -- variations sérieuses -- R. Renard au piano