MARCEL PAGNOL - "LA PRIERE AUX ETOILES"
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Marcel Pagnol fut un écrivain, dramaturge, cinéaste et producteur français, né le 28 février 1895 à Aubagne (Bouches-du-Rhône) et mort à Paris le 18 avril 1974.
Sa famille paternelle est originaire de Romanos, ses ancêtres ayant quitté l'Espagne au XVe siècle pour s'installer dans le Midi de la France. Ses aïeux se spécialisent dans le métier d'armurier et d'artificier avant que son grand-père ne devienne tailleur de pierre, compagnon du Tour de France!!
En 1913, à 18 ans, il obtient le baccalauréat de philosophie avec mention « Assez bien », et commence des études de lettres à l'université d'Aix-en-Provence.
Le 10 février 1914, il fonde la revue littéraire Fortunio, avec quelques copains du lycée Thiers à Marseille et de khâgne parmi lesquels les écrivains Georges Finaud, Jean Ballard et Yves Bourde, nommé rédacteur en chef. La revue devient ultérieurement Les Cahiers du Sud, dans laquelle il publie quelques poèmes et son premier roman, Le Mariage de Peluque.
En novembre 1916, il obtient une licence de lettres et littératures vivantes (anglais).
Nommé répétiteur d'anglais, il est successivement affecté dans les collèges de Digne (Alpes-de-Haute-Provence), Tarascon (Bouches-du-Rhône), Pamiers (Ariège) et Aix-en-Provence, puis promu professeur adjoint et nommé au lycée Saint-Charles à Marseille, où il exerce de 1920 à 1922. Durant cette dernière période, il écrit deux pièces en vers : Catulle, puis, en collaboration avec Arno-Charles Brun, Ulysse chez les Phéaciens.
En 1927, il décide de « prendre congé de l'Éducation nationale pour cause de littérature ».
Il devient célèbre avec Topaze, pièce créée en Allemagne en 1927 puis présentée au théâtre France en octobre 1928.
Il fonde à Marseille en 1934 sa propre société de production et ses studios de cinéma, et réalise de nombreux films avec les grands acteurs de la période (en particulier Raimu, Fernandel et Pierre Fresnay), dont Angèle (1934), Regain (1937) et La Femme du boulanger (1938).
En 1946, il est élu à l'Académie française. Après 1956, il s'éloigne du cinéma et du théâtre et entreprend la rédaction de ses Souvenirs d'enfance
avec notamment : La Gloire de mon père et Le Château de ma mère.
Il publie enfin, en 1962, L'Eau des collines, roman en deux tomes : Jean de Florette et Manon des Sources, inspiré de son film Manon des sources, réalisé dix ans auparavant et interprété par Jacqueline Pagnol.
En 1941, pour réaliser son « ambition de construire, sous le ciel de Provence, la Cité du Cinéma », il fait, sans l'avoir vu, l'acquisition du château de la Buzine avec quelques hectares de prairies au bord du canal. C'est en visitant son domaine huit jours plus tard, qu'il reconnaît « l'affreux château, celui de la peur de ma mère » (Le Château de ma mère) : sa mère s’était évanouie lorsque la famille traversait clandestinement la propriété pour rejoindre la Bastide Neuve, un garde les avait surpris et leur avait fait faire demi-tour.
Mais la Seconde Guerre mondiale fait rage. Pagnol doit interrompre ses tournages et vendre ses studios à la Gaumont, tout en restant directeur de production. Ceci lui permet de se dérober aux pressions d'Alfred Greven, président de la Continentale (société de production française à capitaux allemands), qui veut lui faire réaliser du cinéma de propagande nazie.
C'est donc en tant que directeur de production des Films Marcel Pagnol qu'il produit, en novembre-décembre 1941, le documentaire Français, vous avez la mémoire courte !, réquisitoire contre le communisme et apologie du maréchal Pétain, commandé par le Secrétariat général à l'Information et à la Propagande du régime de Vichy.
Son dernier film tourné pendant la guerre, "La Prière aux étoiles", reste inachevé et, pour garder la maîtrise de son œuvre, Pagnol détruit la pellicule du film.
En 1944, Pagnol est élu président de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques. Chargé de constituer une commission d'épuration, il s'emploie à défendre les nombreux auteurs et artistes ayant continué à travailler pendant l'Occupation sans avoir pris de position ouvertement collaborationniste.!!
Âgé de 51 ans, il est, avec Paul Claudel, Maurice Garçon, Charles de Chambrun, Jules Romains et Henri Mondor, l’une des six personnes élues le 4 avril 1946 à l'Académie française lors de la deuxième élection groupée de cette année visant à combler les très nombreuses places vacantes laissées par la période de l'Occupation.
Il y remplace Maurice Donnay au 25e fauteuil et devient le premier cinéaste reçu sous la coupole. Il est reçu le 27 mars 1947 par Jérôme Tharaud à ce fauteuil qu'occupa jadis Prosper Mérimée
« L'accent ne constitue pas, chez Pagnol, un accessoire pittoresque, une note de couleur locale, il est consubstantiel au texte et, par là, aux personnages. Ses héros le possèdent comme d’autres ont la peau noire. L'accent est la matière même de leur langage, son réalisme. Aussi, le cinéma de Pagnol est tout le contraire de théâtral, il s'insère par l'intermédiaire du verbe dans la spécificité réaliste du cinéma.[...] Pagnol n’est pas un auteur dramatique converti au cinéma, mais l'un des plus grands auteurs de films parlants. »
Décorations :
- Grand officier de la Légion d'honneur (1971) ; commandeur (1955) ; officier (1946) ; chevalier (1932)
- Commandeur de l'ordre des Palmes académiques (1962)
- Commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres (nommé directement commandeur, 1957)
- Grande médaille d'or avec plaquette d'honneur de la Société académique Arts-Sciences-Lettres
- Grande médaille d'or de la Société d'encouragement au progrès (1961)
- 1939 : Meilleur film étranger pour Regain - New-York Critic's Circle Awards
- 1940 : Meilleur film étranger pour La Femme du boulanger - New-York Critic's Circle Awards
- 1950 : Meilleur film étranger pour Jofroi - New-York Critic's Circle Awards
- 1981 : César d'honneur
Hommages
Le nom de Pagnol a été donné à l'astéroïde 10306 Pagnol, découvert en 1990.
En 2015, Pagnol était le vingt-deuxième personnage le plus célébré au fronton des 67 000 établissements scolaires français, publics ou privés : 234 écoles, collèges ou lycées ont adopté son nom, après saint Joseph (880), Jules Ferry (642), Notre-Dame (546), Jacques Prévert (472), Jean Moulin (434).